Membres

samedi 26 mars 2011

Le cygne...







Sans bruit, sous le miroir des lacs profonds et calmes,

Le cygne chasse l'onde avec ses larges palmes,

Et glisse. Le duvet de ses flancs est pareil

A des neiges d'avril qui croulent au soleil;
Mais, ferme et d'un blanc mat, vibrant sous le zéphire

Sa grande aile l'entraîne ainsi qu'un lent navire.
Il dresse son beau col au-dessus des roseaux

,Le plonge, le promène allongé sur les eaux,

Le courbe gracieux comme un profil d'acanthe,

Et cache son bec noir dans sa gorge éclatante.

Tantôt le long des pins, séjour d'ombre et de paix,

Il serpente, et, laissant les herbages épais

Traîner derrière lui comme une chevelure,

Il va d'une tardive et languissante allure.

La grotte où le poète écoute ce qu'il sent,

Et la source qui pleure un éternel absent,
Lui plaisent; il y rôde; une feuille de saule

En silence tombée effleure son épaule.
Tantôt il pousse au large, et, loin du bois obscur,

Superbe, gouvernant du côté de l'azur,

Il choisit, pour fêter sa blancheur qu'il admire,

La place éblouissante où le soleil se mire.

Puis, quand les bords de l'eau ne se distinguent plus,

A l'heure où toute forme est un spectre confus,

Où l'horizon brunit rayé d'un long trait rouge,

Alors que pas un jonc, pas un glaïeul ne bouge,

Que les rainettes font dans l'air serein leur bruit,

Et que la luciole au clair de lune luit,L'oiseau,

dans le lac sombre où sous lui se reflète

La splendeur d'une nuit lactée et violette,

Comme un vase d'argent parmi des diamants,

Dort, la tête sous l'aile, entre deux firmaments.

Sully Prudhomme

dimanche 13 mars 2011

Rayon de soleil ....


Nous croyons regarder la nature et c'est la nature qui nous regarde et nous imprègne.
Christian Charrière

vendredi 4 mars 2011

Un avant-goût de Printemps...











Pour hâter le retour du Printemps

Voici revenir le Printemps,
Qui chasse les Frimas moroses.
J’ouvre mon cœur à deux battants
Au Roi-Soleil, père des Roses.
Je guette l’horizon vermeil,
Et faites-y de longues pauses,
Mon beau Soleil !
Déjà les oiseaux querelleurs
Sur les rameaux boivent les sèves.
Écoutons les merles siffleurs !
Les forêts s’emplissent de rêves.
Je veux me mettre à l’unisson:
Entrez chez moi,
jeune Chanson ;
Faites sonner les heures brèves,
Douce Chanson !
Déjà fleurissent les lilas
En lourdes grappes violettes.
Les charmeuses à falbalas
Jettent au zéphyr leurs voilettes :
Prenez le chemin le plus court,
Entrez chez moi,
Seigneur Amour,
Rois des femmes et des athlètes,
Ô bel Amour !

Émile Goudeau




mercredi 23 février 2011

Ombres chinoises...





Les plus jolies choses du monde ne sont que des ombres.
Charles Dickens

samedi 27 novembre 2010

Sous la pluie de l'automne


La végétation s'arrête, elle meurt ; nous, nous restons pour des générations nouvelles, et l'automne est délicieuse parce que le printemps doit venir encore pour nous.

Senancour

dimanche 14 novembre 2010

Les couleurs de l'automne...



Ce qu'il y a parfois de beau avec l'automne, c'est lorsque le matin se lève après une semaine de pluie, de vent et brouillard et que tout l'espace, brutalement, semble se gorger de soleil.

Victor-Lévy Beaulieu